La question du gardiennage revient en somme à la manière de percevoir le public et au type de relation que le musée souhaite mettre en place avec lui dans l'institution en général, et dans l'exposition en particulier. L'approche de la sécurité dans les musées varie d'une institution à l'autre. Considère-t-on le visiteur comme une menace pour l'objet? Les gardiens sont alors vus comme des auxiliaires de police ; ils reçoivent parfois une formation par ou inspirée des sociétés de gardiennage privées qui surveillent banques, immeubles, entreprises et grands magasins. Le but n'est-il pas au contraire de nouer une relation de confiance avec le public, et de susciter auprès de ce dernier le respect des biens patrimoniaux et la responsabilisation par rapport à ceux-ci? Si la surveillance du musée ne doit en aucun cas être remise en cause, celle-ci devrait plutôt s'inscrire dans la mission d'accueil. Les gardiens assurent, par leur simple présence ainsi que par des interventions discrètes et aimables la coexistence harmonieuse d'un public nombreux et varié à l'intérieur du musée. Il contribue à l'éducation des visiteurs à l'égard du patrimoine, et donc de la conservation préventive.
Le gardiennage s'avère efficace pour dissuader ou empêcher un vol mais le risque le plus fréquent, et celui qui peut le mieux être traité par une politique adéquate de gardiennage, c'est la négligence ou la maladresse de quelque visiteur : une bousculade, un geste inapproprié, un contact un peu trop prononcé avec un objet, la chute d'un visiteur.
Soulignons également le rôle que peut jouer un concierge. En cas d'intrusion ou d'autre type de menace à l'encontre du musée (panne de climatisation qui déclenche une alarme, début d'incendie...), le concierge tient lieu de relais vers les services d'urgence ou de maintenance (firme de climatisation), ainsi que vers le conservateur.
